Amber, 34 ans, est avocate d’affaires, épouse de Jack depuis dix ans et mère de leur fille de sept ans, Mia. Ces derniers mois, sa vie a été une course effrénée contre le temps. Sa mère est gravement malade, nécessitant des soins constants,
des séjours à l’hôpital et des traitements coûteux. Pour tout financer, Amber travaille sans relâche, accumulant les heures supplémentaires. Jack, son pilier, prend en charge la maison, s’occupe de Mia et assure que tout fonctionne malgré l’absence grandissante d’Amber.
Mais un soir, tout bascule. Épuisée après une longue journée, Amber rentre tard et se précipite pour passer un peu de temps avec Mia avant qu’elle ne s’endorme. Alors qu’elle range les crayons et les feuilles éparpillées dans le salon, un dessin attire son attention.
D’abord, cela semble anodin : une famille heureuse, un homme, une femme et une petite fille se tenant par la main. Mais en y regardant de plus près, Amber sent son cœur se serrer. L’homme est indéniablement Jack. La petite fille, c’est Mia. Mais la femme ? Ce n’est pas elle.
Elle a de longs cheveux bruns et porte une robe blanche vaporeuse, presque comme une mariée. Sous le dessin, quelques mots écrits d’une main enfantine viennent briser le cœur d’Amber : «J’ai hâte que tu sois ma maman !»
Le sol semble se dérober sous ses pieds. Sous le choc, Amber se précipite dans la chambre de Mia et la réveille doucement. — «Ma chérie, peux-tu me parler de ce dessin ?» demande-t-elle avec une douceur qu’elle ne ressent pas.
Encore à moitié endormie, Mia cligne des yeux, puis voit le dessin. Son visage devient rouge, et elle l’arrache des mains de sa mère, le serrant contre sa poitrine. — «Tu n’étais pas censée le trouver ! Papa m’a dit de mieux le cacher !»
Amber sent la panique monter. Jack ? Il savait ? Il lui a dit de le cacher ? Les questions s’enchaînent, l’empêchant de dormir. Une seule pensée tourne en boucle dans sa tête : est-ce possible que Jack la trompe ? Et pire encore… que leur fille en soit déjà consciente ?
Au matin, Amber, rongée par le doute, confronte Jack. Elle lui tend le dessin, les mâchoires serrées. — «Explique-moi ça.» Jack blêmit en voyant l’image. — «Tu lui as dit de le cacher ?» insiste Amber, la voix tremblante de colère et de douleur.
— «Ce n’est pas ce que tu crois. Laisse-moi t’expliquer.» — «Tu as cinq secondes.» Jack pousse un profond soupir et l’invite à le suivre. — «Où ?» demande-t-elle, méfiante. — «À l’école de Mia. Il faut que tu voies quelque chose.»
Le trajet est silencieux, pesant. Amber est persuadée qu’elle va découvrir une vérité qu’elle ne voudra pas entendre. Mais lorsqu’ils arrivent à l’école, Jack demande à voir la maîtresse de Mia, Clara. Quand Clara entre dans la salle,
Amber a l’impression de recevoir un coup en plein ventre. Belle, souriante, avec de longs cheveux bruns… exactement comme la femme sur le dessin. Amber sent la colère monter en elle. — «Clara, pouvez-vous expliquer à ma femme ce qu’il se passe avec Mia ?» demande Jack.
Clara semble surprise, puis son regard devient plus doux lorsqu’elle pose les yeux sur Amber. — «Bien sûr.» Elle les invite à s’asseoir et commence à parler. — «Mia traverse une période difficile,» explique-t-elle.
«Elle m’a confié qu’elle a l’impression que sa maman n’a plus de temps pour elle. Elle est triste, et les enfants, à cet âge, expriment leurs émotions comme ils peuvent. Elle dessine beaucoup pour extérioriser ce qu’elle ressent.»
Clara tend alors un dossier rempli de dessins. En les feuilletant, Amber découvre plusieurs illustrations montrant Clara avec Jack et Mia, formant une famille. Au dos de l’un des dessins, une autre phrase lui brise le cœur :
«Papa et Clara.» Amber tourne lentement la tête vers Jack. — «Tu savais ?» murmure-t-elle, la gorge serrée. Jack baisse les yeux.
— «J’ai trouvé un de ces dessins la semaine dernière,» avoue-t-il. «J’ai dit à Mia que ce n’était pas vrai, que tu l’aimais plus que tout. Mais je ne voulais pas t’inquiéter davantage… Tu es déjà tellement épuisée, je voulais te protéger.»
Un mélange d’émotions submerge Amber : colère, tristesse, culpabilité. Ce n’était ni une trahison ni une autre femme dans la vie de Jack. C’était bien pire : Mia se sentait abandonnée, et Amber ne l’avait même pas remarqué.
Ce soir-là, Amber s’assoit avec Mia, deux bols de glace entre elles. — «Ma chérie, j’ai quelque chose à te dire.» Mia lève les yeux, hésitante. — «Je sais que je n’ai pas été beaucoup là ces derniers temps. Je suis désolée, mon amour.
Mais sache une chose : tu es la personne la plus précieuse pour moi. Je t’aime de tout mon cœur, et ça, ça ne changera jamais.» Les yeux de Mia s’emplissent de larmes avant qu’elle ne se jette dans les bras de sa mère.
— «J’avais peur que tu ne m’aimes plus…» murmure-t-elle. Amber la serre fort contre elle, jurant intérieurement de ne plus jamais laisser sa fille ressentir ça. Dans les semaines suivantes, elle réorganise sa vie. Elle réduit ses heures de travail,
demande à ses frères et sœurs de l’aider avec leur mère, et instaure une «Soirée Maman-Mia» chaque semaine. Un soir, elles font des cookies ensemble, un autre, elles construisent un fort dans le salon. Ce n’est pas parfait, mais c’est leur moment, à elles seules.
Amber remercie aussi Clara pour son soutien, réalisant que sans elle, Mia aurait traversé cette période seule. — «Vous avez été un refuge pour ma fille quand moi, je ne pouvais pas l’être.» Clara, émue, s’excuse encore, mais Amber la rassure :
— «Vous n’avez rien fait de mal. Vous lui avez simplement donné de l’amour quand elle en avait besoin. Et pour ça, je vous en suis reconnaissante.» Amber a compris une chose essentielle : une mère parfaite n’existe pas, mais une mère qui apprend,
qui s’adapte et qui choisit d’être présente, ça, c’est ce qui compte. Et désormais, chaque fois que Mia prend ses crayons, Amber s’assoit juste à côté d’elle, prête à dessiner avec elle… une page après l’autre, un instant précieux à la fois.